Janvier 2019

Deuxième article publié

Water resources planning in the Upper Niger River basin: Are there gaps between water demand and supply?

La demande croissante de nourriture, d'eau et d'énergie a conduit le Mali et la Guinée à élaborer des plans ambitieux en matière d'hydroélectricité et d'irrigation, notamment la construction d'un nouveau barrage et l'extension des systèmes d'irrigation. Ces deux développements auront lieu en amont de points chauds sensibles de l'écosystème, tandis que la faisabilité des plans de développement en termes de disponibilité et de durabilité de l'eau est discutable. Alors que le développement agricole des dernières décennies s'est principalement concentré sur l'intensification des cultures en saison sèche, les plans futurs prévoient une extension à la fois en saison sèche et en saison humide.

La demande actuelle en irrigation correspond à 7 % du débit annuel moyen du Niger et pourrait représenter un tiers en 2045. Une extension de l'agriculture irriguée est possible en saison humide, tandis que l'extension des cultures de saison sèche serait largement compromise avec le seul grand barrage existant de Sélingué. Un grand barrage supplémentaire à Fomi ou Moussako ne satisferait pas complètement les demandes d'irrigation en saison sèche dans le scénario 2045, mais réduirait le déficit d'approvisionnement estimé de 36 % à 14 %. Toutefois, les pics de débit pourraient diminuer de 40 %, ce qui réduirait de 21 % la zone inondée dans le delta intérieur du Niger, tandis que le débit annuel moyen diminuerait de 30 %. Le développement durable devrait donc envisager des investissements dans des pratiques d'irrigation et de gestion économes en eau afin d'améliorer la faisabilité des plans d'irrigation envisagés au lieu de s'en remettre entièrement à la construction d'un barrage modifiant le régime d'écoulement.